Du 14 au 16 octobre 2025, à Bordeaux, se déroule l’UAV Show, le salon européen des drones et des systèmes autonomes. Il était intolérable pour nous que cet événement se déroule sans qu’aucune voix ne s’élève contre la normalisation de la guerre alors nous avons décidé de le faire.
Dans la nuit du 14 au 15 octobre, nous, militant.es autonomes révolté.es, avons déversé des clous au niveau des entrées et avons repeint la façade du Palais des Congrès pour accueillir en bonne et due forme les professionnels du drone sur le site le matin suivant.

Dans le contexte du réarmement global et d’intensification des conflits internationaux, pour cette 8e édition, les professionnels du drones n’ont plus besoin de se cacher et assument : "le drone n’est plus un accessoire, mais une arme polyvalente et décisive, par son autonomie et sa disponibilité."
Nous nous opposons à la logique du complexe militaro-industriel colonial, à la propagande normalisant la guerre et ses technologies, aux transactions mortifères qui se déroulent sans doute derrière les portes de l’UAV Show.
Les salons comme celui-ci sont la vitrine d’un monde où les profits des entreprises de guerre valent plus que les vies des civils massacrés. Pas étonnant alors qu’on y retrouve les grands fabricants de mort comme Dassault Aviation, complice du génocide en Palestine, dont le responsable innovation est intervenu dans une table ronde mardi. Ils s’intéressent de près aux start-ups développant des drones à usage militaire comme Delfox, partenaire de MBDA et Naval Group, Aerix Systems partenaire de Dassault ou encore Icarus Swarms qui fournit ses solutions à Thalès et Naval Group, pour citer quelques-unes des « pépites » locales qui travaillent avec les faiseurs de génocide.

Si nous n’habitons pas une zone de guerre, nous habitons bel et bien en Nouvelle Aquitaine, une Région où les outils de la guerre sont produits et où les acteurs du complexe militaro-industriel, du grand fabricant de Rafale à la start-up de drones, sont particulièrement choyés. La Nouvelle Aquitaine cherche à se rendre attractive pour la filière drones, dont elle serait la « terre historique »2 avec ses zones de tests, ses pôles de compétitivité, ses incubateurs et ses salons. Pour les puissants, la guerre est un « business » comme les autres : peu importe si les perspectives de croissance et de rentabilité de la filière drones sont proportionnelles au sang versé, l’important est de développer des technologies de pointe, capables de tuer de manière toujours plus « intelligente et autonome ».
Du Soudan aux rues de Gaza, du Liban à l’Ukraine, les drones transforment la guerre moderne. Ils sont également utilisés pour la surveillance et le maintien de l’ordre : partout, les gouvernements comptent sur de telles innovations pour faire face aux contestations et écraser nos révoltes.
Au delà de ce salon, nous appelons à construire une résistance locale à la marché forcée de l’économie de guerre, de là où nous sommes, en Gironde, et en solidarité avec les peuples à l’international.
