Le but de notre action était de perturber le trafic ferroviaire entre Paris et Caen pour empêcher la bonne tenue des Assises Nationales de l’Intelligence Artificielle, qui ont eu lieu à l’université de Caen le jeudi 9 octobre. Nous voulions provoquer des retards et des annulations de train pour gêner la venue d’intervenants à cette journée de propagande pro-technologie et bouleverser le train-train quotidien de l’ordre établi.
Le sabotage a bien fonctionné puisque les médias signalent des retards sur la ligne Paris-Caen-Paris toute la journée de jeudi, dans les deux sens, à cause de l’incendie qui « a mis hors-service le système de signalisation »
[1].
Parmi les intervenants et intervenantes des Assises, on peut citer Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’IA et du numérique, Cédric Villani, ancien député macroniste et mathématicien, Thierry Breton, ancien PDG de France Télécom, ATOS, Thomson SA, et commissaire européen, le philoprout Luc Ferry, Anne Bouverot, envoyée spéciale de la France pour l’intelligence artificielle, présidente du Conseil d’administration de l’ENS et co-présidente du Conseil numérique national et de l’IA (Cian), Luc Mathieu, secrétaire national de la CFDT, Hervé Morin, président de la région Normandie… Les autres sont des représentants d’entreprises privées (Orange, KPMG, Servier, DELOS, IdealCO, Veolia, Crédit Mutuel, La Poste…) et des universitaires de Caen ou de Paris-Saclay.
Selon le journal Ouest-France, organisateur de l’évènement : « les premières Assises nationales de l’intelligence artificielle rassemblent plus de 600 décideurs, experts et élus à l’Université de Caen. Débats, cas d’usages, espaces de networking et ateliers pratiques offriront aux professionnels les clés pour comprendre l’impact de l’IA et se former à son application dans leur secteur d’activité ». Entendre : une réunion stratégique pour déployer cette énième technologie du capital.
Nous pensons aux gazaouis tués par les bombes téléguidées par les IA « Évangile » ou « Where’s Daddy ? », aux forêts ravagées par les chantiers de data centers ou d’infrastructures électriques, à nous et à nos proches, abrutis par toutes sortes de sollicitations technologiques ; nous pensons à la vidéo-surveillance « augmentée » par l’IA, aux nouvelles formes d’exploitation au travail, à leur cloud à la con et à toute l’eau qu’il faut pour fabriquer et refroidir leurs machines.
Par ce geste simple, nous espérons avoir mis le bazar dans leur journée et montré que tout le monde ne se résout pas à vivre dans un monde ou règnent capitalisme et technologie.
Le R.A.T.A.T.A.C.