SOLIDARITÉ AVEC LES EXILÉ-ES
NON à L’EXPULSION DU SQUAT DE L’ANCIENNE CHIFFO
À Caen comme partout ailleurs, il existe de nombreux logements vacants : dans l’agglomération, on en dénombre plus de 8500. Ici comme ailleurs, les promoteurs multiplient les projets immobiliers pour accueillir les riches et racketter les pauvres. Faut que l’économie et l’industrie tournent ! Tout est bon pour la spéculation, le profit, et pour le confort des plus riches... Dans un contexte global de politiques toujours plus anti-sociales, au profit du système capitaliste et des propriétaires, il semble nécessaire d’agir et de s’organiser. Alors on squatte, on redonne vie aux murs et on habite les apparts vides !
Ces derniers années, les attaques du gouvernement contre les personnes en situation d’exil n’ont pas cessé, à grand coup de loi immigration, de projets de construction de Centres de Rétention Administrative (CRA) et de militarisation des frontières. À Caen, la police et la Police Aux Frontières (PAF), n’ont pas attendu les récentes directives de l’infâme Retailleau pour organiser des rafles à la gare, en plus d’harceler quotidiennement les exilés de Ouistreham. Plus généralement, l’État fait la guerre aux pauvres : augmentation de l’âge de départ à la retraite, réformes du RSA et de l’assurance chômage, durcissement des lois contre les squats, violences policières, multiplications des prisons et durcissement des peines…
Le squat de l’ancienne Chiffo a été ouvert en novembre 2024, juste après le début de la trêve hivernale et l’expulsion d’un squat au 15 Rond Point de l’Orne. Depuis, de nombreux·se exilé·es habitent le lieu et risquent bientôt de se retrouver à la rue. C’est aussi un lieu d’auto-organisation et de lutte, dont les activités se discutent notamment lors d’assemblées mensuelles. Projections, causeries, chantiers et ateliers d’autodéfense rythment, entre autres, la vie du squat.
À partir du 25 juillet, le squat est menacé d’expulsion par la préfecture (avec 2 mois de commandement à quitter les lieux qui renvoient la menace au 25 septembre), au profit du promoteur PIXEL et du cabinet d’architectes DHD Billard Durand, à qui les expulsions rapporteront beaucoup de pognon.
Pour s’opposer à l’expulsion du squat, nous avons manifesté en centre-ville et organisé une soirée de solidarité le samedi 20 septembre. Nous avons aussi, entre autres, mis en place un barrage filtrant au rond-point de la demi-lune mercredi 24 au matin pour distribuer des tracts. On ne se laissera pas faire !
Nous invitons à venir s’organiser au squat (3-7 route de Trouville à Caen) lors des assemblées du lieu : la prochaine se tiendra le samedi 11 octobre à 16h.
À bas la propriété, l’État, et les frontières !
Vive l’auto-organisation !
Le texte au format tract :

Vous n’aurez jamais notre liberté même si vous nous réprimez, même si vous nous expulsez, on est coriaces.
Le 20 septembre, nous avons manifesté contre l’expulsion du squat de la Chiffo. Nous étions très peu mais cela ne nous a pas empêché de bloquer la route en centre-ville et de mettre à l’arrêt une longue de file de bus twisto remplie d’autres consommateur.ice.s. Certain.e.s, agressif.ve.s, s’empressent de faire tourner l’ordre social.
Ce même ordre social qui chasse les pauvres et les indiscipliné.e.s. Celles et ceux qui choisissent de se révolter comme celles et ceux qui ne sont pas assez rentables pour la municipalité de Caen. Celle-ci cherche à attirer des cadres de bonne famille dans les logements de luxe à la Presqu’île, autour de l’Orne et de la gare, faisant monter les loyers et foutant dehors les pauvres et les indésirables. Les expulsions de squats de l’année dernière et de cet été ont aggravé la situation de beaucoup. C’est à présent le cas pour une quarantaine de personnes, enfants compris, au squat de la Chiffo. Et pour celles et ceux qui vivent en tentes à la Presqu’île : après les avoir expulsé une première fois cet été, histoire de les éloigner des yeux des touristes, la police les menace à nouveau de manière imminente. L’accumulation des un.e.s produit la misère des autres.
La répression des solidarités autour des squats à Caen marque un tournant féroce sous les ordres de la Préfecture. Un repli sécuritaire pour maintenir un système mortifère qui bat de l’aile. Comme on ne cesse de le répéter, 8 500 logements sont vides et inoccupés dans l’agglomération caennaise (sans parler des résidences secondaires ou des bureaux ou lieux de stockage sans vie). En squattant, on donne vie à ces murs et on fait exister des pratiques trop rares dans le monde de la marchandise. Nous n’attendons pas des pouvoirs qu’ils nous donnent quoi que ce soit, on arrache ce qui est nécessaire à nos envies et à nos besoins, histoire que la vie en vâle le coût.
La vénération de la propriété privée est bien pratique pour les possédants, qui font passer les squatteurs pour les grands méchants, se lavant les mains de leur sale business. On ne respecte pas les règles de ce jeu d’exclusion et nous existons contre eux. Mise au garde à vous ou mise en garde à vue, marche au pas ou crève dans les geôles, c’est ce que semble proposer l’état. Au menu, austérité, remilitarisation et retour à l’ordre des dissipé.e.s. On s’en fout, on veut vivre contre la peur et l’indifférence.
Si vous voulez nous rejoindre,
Venez à l’assemblée pour la vie et la défense du lieu samedi 11 octobre à 16h au squat de la chiffo (3-7 route de Trouville) ou rassemblement devant le squat à 18 heures si l’expulsion a eu lieu
Informations sur trognon.info et resistances-caen.org
Tract de soutien au squat de la Chiffo :
