Suite à l’expulsion du Squat de la Chiffo - Assemblée au Bazarnaom

Vous n’aurez jamais notre liberté, même si vous nous réprimez, même si vous nous expulsez, on est coriaces.

Le 20 septembre, nous avons manifesté contre l’expulsion du squat de la chiffo. Nous étions très peu, mais cela ne nous a pas empêché de bloquer le route en centre ville et de mettre à l’arrêt une longue file de bus twisto remplis d’autres consommateurices. Certain’es aggresifves s’empressent de faire tourner l’ordre social.
Ce même ordre social qui chasse les pauvres et les indiscipliné’es, celleux qui choisissent de se révolter comme celleux qui ne sont pas assez rentables pour la municipalité de Caen. Celle-ci cherche à attirer des cadres de bonnes familles dans les logements de luxe à la presqu’île, autour de l’Orne et de la gare, faisant monter les loyers et foutant dehors les pauvres et les indésirables. Les expulsions de squats de l’année dernière et de cet été ont aggravé la situation de beaucoup. C’est à présent le cas pour une quarantaine de personnes, enfants compris, au squat de la Chiffo. Et pour celleux qui vivent en tente à la Presqu’île : après les avoir explusé’es une première fois cet été, histoire de les éloigner des yeux des touristes, la police les menace à nouveau de manière imminente. L’accumulation des un’es produit la misère des autres.
La répréssion des solidarités autour des squats à Caen marque un tournant féroce sous les ordres de la préfécture. Un repli sécuritaire pour maintenir un système mortifère qui bat de l’aile.
Comme on ne cesse de le répéter, 8 500 logements sont vides et inoccupés dans l’agglomération caennaise (sans parler des résidences secondaires, ou des bureaux ou lieux de stockage sans vie). En squattant, on donne vie à ces murs et on fait exister des pratiques trop rares dans le monde de la marchandise. Nous n’attendons pas des pouvoirs qu’ils nous donnent quoi que ce soit, on arrache ce qui est nécéssaire à nos envies et à nos besoins, histoire que la vie en vale le coup.
La vénération de la propriété privée est bien pratique pour les possédant’es, qui font passer les squatteureuses pour les grands méchants, se lavant les mains de leur sale business. On ne respecte pas les règles de ce jeu d’exclusion et nous existons contre eux. Mise au garde à vous ou mise en garde à vue,
marche au pas ou crève dans les geôles, c’est ce que semble proposer l’état. Au menu : austérité, remilitarisation et retour à l’ordre des dissipé’es. On s’en fout, on veut vivre contre la peur et l’indifférence.

Ce jeudi 16 octobre, le squat de la chiffo a été expulsé à grands renforts d’une grosse centaine de keufs (gendarmerie mobile et natio), qui a mené à des OQTF [1], une douzaine d’interpellations (dont 3 gardes à vue pour refus de signalétique [2] lors d’un contrôle d’identité ainsi que les personnes retenues au LRA [3]), et
la totalité des habitant’es mis’es à la rue.

Si vous voulez nous rejoindre pour organiser solidarités et réponses collectives, venez à l’Assemblée Générale au Bazarnaom, le samedi 18 octobre à 15h !

Version à imprimer :

tract à imprimer et massicoter (A4)

Notes :

[1OQTF = Obligation de Quitter le Territoire Français

[2Signalétique = prise d’empreintes biométriques et photo

[3LRA = Local de Rétention Administrative

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