Depuis novembre 2024, la lutte antinucléaire dans la Manche et le Calvados fait l’objet d’une pression (à défaut d’une répression) dont nous avions quelque peu perdu l’habitude dans l’ouest.
Déjà, d’aucun pouvait être surpris des imposantes forces de gendarmerie et de police mobilisées par la préfecture de la Manche pour la manifestation organisée par le collectif Piscine nucléaire stop le 18 juin 2022 quand 800 personnes (et presque autant de forces de l’ordre) se sont réunies à Cherbourg pour manifester contre le projet de piscines nucléaires à la Hague. Ce que la Presse de la Manche avait alors qualifié d’« important dispositif de sécurité [est] déployé depuis maintenant plusieurs heures », soit bien avant le début de la manifestation.
Mais depuis, la machine s’emballe !
En novembre 2024, deux compagnons sont interpellés en plein centre-ville de Caen par plusieurs équipages de flics dont la BAC. Le passage d’un convoi de déchets nucléaires et la proximité de leur véhicule de la voie ferrée (laquelle traverse la ville...) était le prétexte judiciaire pour une fouille du véhicule et la mise en garde à vue des deux compagnons. Motif invoqué : « entrave à la circulation d’un train », alors que ce train n’était pas encore passé.
L’une des personnes a fait l’objet d’une perquisition (et par la même ses colocataires, la police ne s’arrêtant pas à la privauté des différentes parties de l’appartement) et curieusement, une seconde équipe de sbires, pour certains masqués, intervient et prend des photos. (Plus d’infos ici dans l’article paru sur trognon.info)
Début février 2025, la Presse de la Manche indique que la « piste d’une mouvance antinucléaire était étudiée par les enquêteurs » suite à un simple tag contre un jobdating de la semaine des métiers du nucléaire, à Cherbourg.
Dans le même temps, mais sous couvert d’un autre motif lié aux piscines de déchets nucléaires envisagée dans la Hague, un militant antinucléaire fait l’objet d’une perquisition à son domicile.
Ayant refusé de donner ses empreintes et son ADN lors de l’audition qui a suivi, il est convoqué devant le tribunal judiciaire de Coutances le 3 juillet 2025 pour ces refus.
Et il y a eu vent de contrôles de véhicules par le PSIG à l’issue d’une réunion anti-nucléaire publique.
Courant février aussi, quelques jours après une réunion publique anti-nucléaire à Caen, la présence d’un indic a été découverte. Lui qui se présentait comme un ancien travailleur de Flamanville dégoûté des conditions de travail, spécialiste de la récup, et ayant eu l’info de la réunion par un voisin babacool, est venu au squat où la réunion se tenait en proposant téléphones et cartes sim. Quelques jours plus tard, celui qui se faisait appeler Pikatchu a lui-même révélé être en lien avec la police (par maladresse ?).
Bref, de petits éléments qui montrent ou veut faire croire que les forces de la répression tant au niveau du judiciaire (Cour d’appel de Caen), de l’État (via les préfecture de la Manche et du Calvados) et de ses forces de polices (tant policières que gendarmesques) sont mobilisées dans la crainte d’un renouveau de la lutte antinucléaire face aux multiples projets du nucléaire et le monde qui va avec.
Sachons nous en protéger et que cela ne freine pas la lutte !
Nik l’État et sa police !