Collage antinuk sur Science Po Caen

Dans le cadre de l’« Agora des transitions » à Science Po Caen, la conférence « Avant-garde de la création bande dessinée face à la bascule écologique » était tenue par Gaspard Laurent, bédéiste, mardi 14 janvier à 18h. Nous en avons profité pour faire un joyeux collage la veille au soir, et avons tapissé les murs de l’école avec des extraits de la bande dessinée Cent mille ans, Bure ou le scandale enfoui des déchets nucléaires ; le tract Et le nucléaire dans tout ça ? ; et quelques affiches anti-nucléaires…

L’antenne de Science Po Rennes, nommée « campus transition », a été créée à Caen en 2012, rue Pasteur. Le campus forme environ 150 étudiant.es au « droit de l’environnement, de l’urbanisme ou des énergies renouvelables, dans une optique de gestion de projets et de territoires. »

La transition écologique n’est qu’un vaste projet de restructuration du capitalisme qui a digéré les symboles des luttes pour le climat, par le biais des énergies nucléaires et extractives (les énergies « renouvelables » impliquent des ressources qui s’obtiennent par l’extractivisme, une violence infligée aux environnements et aux populations). Plutôt que de sauver la planète, il s’agit de poursuivre et d’accentuer la destruction de tout par le progrès industriel en le greenwashant.
Si les intentions des étudiant.e.s de ces écoles peuvent être honnêtes, il est important pour nous de leur faire savoir que ce n’est pas possible d’arranger les choses de l’intérieur de ce système. Ainsi, nous les incitons à déserter leur école et rejoindre les personnes qui luttent directement contre le capitalisme destructeur. Peut-être à l’occasion du camp Haro ou d’autres évènements qui peuvent exister. Ne serait-ce que pour se confronter à d’autres idées et d’autres pratiques que les mensonges et les impasses bureaucratiques de la politique politicienne.

Dans le cadre de l’« Agora des transitions », la conférence « Avant-garde de la création bande dessinée face à la bascule écologique  » était tenue par Gaspard Laurent, bédéiste, mardi 14 janvier à 18h.
Nous en avons profité pour faire un joyeux collage la veille au soir, et avons tapissé les murs de l’école avec des extraits de la bande dessinée Cent mille ans, Bure ou le scandale enfoui des déchets nucléaires [1] [2] ; le tract Et le nucléaire dans tout ça ? ; et quelques affiches anti-nucléaires…

Les étudiant.es du « campus transition » travaillent parfois pour le développement des énergies dites renouvelables, comme actuellement l’implantation d’éoliennes industrielles marines autour du Cotentin et ils travaillent également pour aider à l’implantation des nouveaux EPR de la relance du nucléaire. C’était le cas, par exemple, en 2022 lorsque les étudiant.es de 1re année de Master Concertation et territoire en transition ont travaillé avec la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) sur l’enjeu de l’aménagement du territoire autour de la centrale nucléaire de Penly… Ils ont ainsi participé à organiser le débat public national qui s’est tenu entre octobre 2022 et février 2023 à Lille, Lyon, Rouen, Paris, Dieppe, Rouen,… sur l’implantation de 6 réacteurs EPR2 (dont les deux premiers seraient situés à Penly) – débat public perturbé ici ou là par des anti-nucléaires en colère.

On peut également citer les podcast de la webradio « Greenfluence », animée depuis 2024 par quelques étudiant.es de Science Po Caen. La question du nucléaire a été abordée dans l’émission du 5 octobre sous forme d’un exercice très scolaire entre les arguments « pour » et « contre » le nucléaire, mais toujours en faveur d’un « pour »…, et utilisant souvent des comparaisons fausses et naïves comme le fait qu’il n’y aurait plus d’accident de type Fukushima/Tchernobyl à craindre grâce à la technologie nouvelle de l’EPR de Flamanville (bravo la science !) ou encore l’idée que le projet d’enfouissement des déchets à Bure est bien moins un problème puisqu’Orano parviendrait à recycler l’uranium et le plutonium (alors que le recyclage du combustible nucléaire – et non pas des déchets – pour en faire du MOX ou des bombes, n’a absolument rien à voir avec les 85 000 tonnes de déchets nucléaires prévus dans les galeries de Bure !)... Peut-être que les extraits de la bande dessinée Cent mille ans donneront à leurs yeux un peu trop formatés, une autre vision de l’industrie nucléaire (répression, autoritarisme, propagande et achat des élu.es) ?

En tout cas, ce collage fut une initiative parmi d’autres, qui, on l’espère, seront nombreuses et multiples pour ramener la question anti-nucléaire dans les esprits. Et particulièrement en cette année cruciale de vitrine du « démarrage » de l’EPR de Flamanville vis-à-vis de la relance du nucléaire, que nous espérons bien voir capoter.

Affiche Cent mille ans, Bure ou le scandale enfoui des déchets nucléaires :

Affiche Et le nucléaire dans tout ça ? :

Affiche Société nucléaire = société policière

Affiche Non le nucléaire n’est pas vert d’ailleurs le nucléaire n’est pas une couleur c’est un enfer industriel mortifère foireux colonial patriarcal et atrocement polluant STOP MAINTENANT

Notes :

[1parue aux éditions Seuil en octobre 2020

[2Texte de l’affiche largement repris de : https://blogs.mediapart.fr/la-revue-dessinee/blog/251120/bure-ou-le-scandale-enfoui-des-dechets-nucleaires Billet de la Revue dessinée, 25 novembre 2020

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