Voilà un petit texte écrit un peu à la va-vite mais avec toute la rage que provoque chaques apparitions médiatiques et autres complaisances envers ces leaders autoproclamés.
Il a été collé aux alentours de la projection du film de Mathieu Rigouste à Nantes (check qui tu légitime toi qui bosse sur la repression), organisé par les SDT locaux et “contre-attaque” (un autre groupe dont il y aurait beaucoup à dire du chef également).
Cynique hasard, c’était aussi le jour de l’expulsion de la Grée, alors ce texte et ce collage sont dédiés a tout.e.s ses habitant.e.s pour avoir rien lâcher. Le silence des vainqueurs est éloquent, s’il y avait encore besoin de démontrer l’escroquerie à laquelle ils se livrent. Tout est pourtant largement documenté.
Il est mis en page imprimable en brochure ou en tract recto-verso, avec en prime la possibilité de le tirer en affiche double A3.
Contre les soulèvements des chef.fe.s !
Sur les décombres encore fumants des expulsions de l’ex-ZAD de NDDL, ceux qui avaient imposés leurs décisions à tout un mouvement, aidés de leur propagande en papier glacé et de leur stratégie de « composition » avec les franges réformistes [1] et les petit-e-s enterpreneur-e-s arrivistes du « retour à l’exploitation de ma terre » [2] fondaient leur nouveau parti : « les soulèvements de la terre ». Le sens de la formule, avant tout_ !
Aujourd’hui, pour continuer de bâtir leur carrière, ils tablent sur l’amnésie, les calculs politiciens et la méconnaissance de cette histoire par les générations plus jeunes, obscurcie par les années et sa réécriture constante.
Après tout, ils n’ont pas accumulé capital financier et immobilier « commun » entre eux (mais sur le dos d’une lutte) pour s’arrêter là. « Faut un ptit peu d’ambition (sic) bordel de merde » comme résume si bien l’indécrottable Jojo dans un documentaire.
Mais pour celleux qui les ont subit, il n’est pas possible d’oublier leurs agissements sur l’ex-ZAD de NDDL.
Ce sont les mêmes qui créaient une nouvelle AG (« de l’abusage ») aux conditions d’accès restreintes par cooptation, pour mieux imposer leur décisions sur l’AG ouverte du mouvement, qu’ils ne pouvaient plus manipuler.
Ce sont les mêmes qui mettaient la main sur les outils de communication (site zad.nadir.org et listes mails) pour y éliminer toute parole dissidente.
Ce sont les mêmes qui expulsaient des cabanes de la D281 à la place de la police, avec pour conséquence de lui ouvrir une voie royale pour d’autres expulsions.
Ce sont les mêmes qui bizarrement ne voyaient rien à redire quand certains saboteurs de leur rouleau compresseur étaient tabassés et expulsés de la zone dans un coffre de voiture, ou grenadé dans leur caravane.
Ce sont les mêmes qui débarricadaient les routes, impactant la défense mise en place par ceux et celles qui voulaient résister à leur expulsion.
Ce sont les mêmes qui pratiquaient le mépris de classe envers les populations les plus précaires de la zone, celles qu’on a vu remplir à nouveau les rues de Nantes une fois les expulsions finies.
Ce sont les mêmes qui ré–écrivaient l’histoire en direct à coups d’impressions coûteuses, pour mieux transformer une défaite (la normalisation et la privatisation d’une zone) en leur victoire (contre l’aéroport et pour leur propriété), s’appropriant au passage l’énergie des centaines voire milliers de personnes qui s’y sont investies, d’autant de façons différentes qu’il y avait de raisons.
La liste est en réalité trop longue pour en faire un inventaire exaustif.
Aujourd’hui ils répètent en boucle la même stratégie. Des grands rassemblements finement markétés comme un label bio et médiatisés par BFM, comptant sur leurs « alliés » réformistes pour mobiliser (mais qui profite de qui ?), et où l’on attend des masses de gens qui n’ont finalement pas beaucoup leur mot à dire sur ce qu’il se passe.
« On donne l’impression de faire quelque chose » martèlent Jojo et Nicolas, les autodésignés et indétrônables « portes paroles » (qui a dit chefs ?), dans leurs multiples interviews.
Et c’est bien là que le bas blesse. Car au delà d’avoir « l’impression de faire », ce que participer à ces « soulèvements » fait pourtant bien concrêtement, c’est surtout contribuer à la construction de leur carrière militante. Les écrits « collectifs » [3] de grands récits romantisés et merveilleux cachent mal la réalité des faits, et le passé a déjà montré les compromis et basses manœuvres que leurs « ambitions » les amènent à faire. Ayant sacrifié la lutte de l’ex ZAD pour leurs intêrets, assis sur des millions d’euros qui pourraient servir à des personnes et des luttes bien plus dans la galère, il ne leur reste plus maintenant d’autre choix que de siphonner celle des autres.
Mais on ne peut combattre un monde mortifère avec les mêmes armes que lui et surtout les mêmes fonctionnements autoritaires et hiérarchiques, où règnent les cooptations « affinitaires » de petits milieux.
Nous n’avons pas besoin d’organisateurs de nos colères. Trouvons-nous partout où elle peut surgir, sur des bases vraiment égalitaires et solidaires. Passons-nous de tous ceux et toutes celles qui au nom de « la lutte » ne font que l’utiliser à leur propre fin, qu’iels portent des écharpes tricolores ou pas. Mieux même, empêchons les, nous avons tout à y gagner !
Contre le vieux monde et ses chef.fe.s !
Versions à imprimer : page par page, brochure, tract et affiche.
