Soutenir le mouvement kanak de Normandie

Le soutien au mouvement kanak contre la modification du corps électoral et donc d’une intensification de la colonisation est peu présent en Normandie, pas plus que l’opposition à la répression à laquelle le mouvement fait face. Quelques pistes pour s’informer, s’organiser et lutter ici.

Les revendications basiques du Collectif solidarité Kanaky et du Mouvement kanak en France sont a minima : la libération des prisonniers de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain), le retrait des militaires et du matériel de guerre envoyés en Nouvelle-Calédonie depuis le 13 mai, des enquêtes sur l’assassinat des jeunes kanaks durant les émeutes, le retrait définitif du projet de dégel du collège électoral.

Suites aux émeutes et à la répression du mouvement kanak (des milliers d’arrestation, plusieurs centaines d’incarcération), suite à la main libre laissée aux milices fascistes qui s’en sont données à coeur joie (plus de morts à leur actif que les flics et l’armée), de nombreuses manifestations de solidarité ont eu lieu en France comme à Montpellier, Lyon, Paris, Nîmes, Lorient, Rennes, Nantes, Toulouse, Caen, Rouen, Grenbole, etc mais aussi des soirées de solidarité anticarcérales comme au CICP, à Paris.

C’est aussi suite à la déportation en métropole de 7 membres considéré.es comme incitant aux violences, que les manifestations de soutien se sont généralisées suite à l’appel à manifester lundi 24 juin à 18h devant les prisons de Mulhouse, Dijon, Bourges, Blois, Nevers, Villefrance-sur-Saône et Riom mais aussi, partout où c’était possible afin d’alerter sur cette nouvelle injustice, et la veille, devant le ministère de la Justice, place vendôme à Paris.

Pour autant, pas grand-chose en Normandie depuis début juin (rassemblement à Caen le 24 mai et à Rouen le 8 juin). Alors, pour pouvoir s’en inspirer ici, un petit passage en revue de ce qui a pu se faire ailleurs :

À Toulouse, le samedi 29 juin, s’est tenu un rassemblement contre la colonisation en Palestine comme en Kanaky, réclamant la libération de tous les prisonniers politiques. Idem à Tours. À Blois et à Mulhouse, se sont tenus des rassemblements devant la prison.
Et la veille, était organisée la projection de Éloi Machoro, itinéraire d’un combattant à Brest.

Le 2 juillet, la Parole errante à Montreuil a accueilli une soirée antirépression en Kanaky organisée par le collectif Solidarité Kanaky.
Le 6 juillet, de nombreux rassemblements comme à Dijon (devant la maisont d’arrêt), à Paris, Strasbourg Bourges, ou Clermont-Ferrand, etc.
À Paris, s’est aussi tenu un concert de soutien en soirée a été organisé. À Perpignan, a eu lieu un Ciné-débat avec le MKF et la projection de Waan Yaat.

Et les mobilisations ne s’arrêtent pas là et c’est tant mieux car rien n’est résolu en Kanaky.

Ainsi, le 10 août une manifestation a eu lieu à Strasbourg, et une semaine avant, à Mulhouse où Christian Tein, président des CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain) est « détenu ».

« Déténu » ? Isabelle Atrua, porte-parole de Solidarité pour la Kanaky 67, ne mâche pas ses mots devant les caméras de France 3, samedi dernier : « Ces hommes ne sont pas détenus, ils sont déportés. [...] ça nous renvoie aux plus sombres pages de notre histoire, quand en 1878, notre chef Ataï a été décapité par les Français et sa tête envoyée en métropole. Voilà où nous en sommes, la France n’a pas changé d’un iota son histoire coloniale avec la Nouvelle-Calédonie. »

Plus près de nous, une projection-débat avec des étudiant.es kanaks s’est déroulée à Rennes le 11 juillet 2024 et une soirée d’échange a eu lieu à Lorient le 3 juillet organisé par le comité de soutien Bretagne-sud pour la Kanaky qui avait déjà organisé une journée de solidarité le dimanche 30 juin au Café de la pente à Rochefort-en-terre avec, notamment, la projection de Eden Tribal.

Aujourd’hui, vient de sortir un nouvel appel pour la libération des prisonniers politiques kanaks

Une bonne raison pour tenter d’empêcher les centaines de personnes incarcés et les tué.es, victimes des forces de l’ordre comme des milices fascistes dites « loyalistes », de tomber dans l’oubli.

Dans la léthargie estivale ambiante, il faudra sans doute attendre septembre pour se mobiliser... Mais vaudra mieux tard que jamais.

Il est aussi possible de soutenir financièrement la lutte vie une caisse de soutien Hello asso :
Vue la situation exceptionnelle en Kanaky - Nouvelle Calédonie depuis mai 2024, notre organisation, Comité Justice et Liberté pour Kanaky, a décidé de lancer une caisse de solidarité internationaliste, anticolonialiste et anticapitaliste, contre la répression actuelle en Kanaky, en coordination avec des mouvements locaux (syndicat, organisations de défense des droits) et des réseaux de solidarité en France.
Cette caisse servira pour les frais de défense juridique (honoraires d’avocats, etc.), le soutien aux familles des victimes décédées et blessées, aux jeunes Kanak interpelé.e.s, aux prisonnier.e.s Kanak déporté.e.s en France à plus de 17000 km de leur famille.
Les fonds récoltés seront sous la supervision de notre association, de nos partenaires en Kanaky - Nouvelle Calédonie et en lien avec un réseau d’avocats en France et en Kanaky - Nouvelle Calédonie.
Cette caisse servira également dans un second temps aux démarches entreprises pour le respect du droit international (aide aux plaidoyers au niveau des instances internationales ONU, Cours Européenne de Justice, notamment le comité des 24 des Nations Unies sur la décolonisation, et les mécanismes autour des droits des peuples autochtones).
Notre association soutient la lutte du peuple Kanak pour le respect de son droit à l’autodétermination.

Ne pas hésiter à contacter le collectif solidarité kanaky (email) et/ou le Mouvement kanak en France (email) pour informer de toute initiative ou pour s’organiser avec elleux. Idem avec le Comité Justice et Liberté pour la Kanaky : email

Quelques ressources pour plus d’infos :
- Le dossier Kanaky et l’association Survie et notamment l’article La France coloniale s’acharne contre les Kanak.
- Le podcast de l’émission Micro-Ondes sur Radio campus Grenoble, avec plein d’autres références.

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