Les Klarsfeld persistent et signent dans l’ignominie

Reprise d’une publication de expansive.info, d’après un communiqué de l’association des ami.es de Maurice Rajfus du 19 juin 2024.

On savait déjà qu’il n’y avait pas grand-chose de positif à attendre de la part de ces grands bourgeois réactionnaires, aveuglément fidèles à l’État d’Israël et à ses dérives coloniales et racistes assassines qui n’ont cesséde s’aggraver depuis 1948, pour aboutir, depuis les horreurs perpétrées par le Hamas, le 7 octobre 2023, aux crimes de guerre effroyables commis tant à Gaza qu’en Cisjordanie occupée et à la destruction systématique du cadre de vie des Palestiniens.

Que les dirigeants fascistes israéliens et les colons suprémacistes traitent des millions de Palestiniens, dépossédés de leurs terres et de leurs droits les plus élémentaires, « d’animaux » et de « sous-hommes », cela ne leur pose aucun problème. En raison de leurs combats passés contre les nazis et leur idéologie raciste, et alors que ces mêmes anathèmes d’essence génocidaire justifiaient la destruction des Juifs, il y a maintenant 90 ans, on aurait pu naïvement penser que cette horrible similitude les fasse réagir. Mais ce serait mal les connaître, parce que leur « autorité morale », acquise dans la traque des assassins nazis et la documentation du génocide des juifs d’Europe, s’arrête abruptement là où les intérêts de l’État sioniste commencent, quelles qu’en soient les pires dérives.

La chasse aux Musulmans, qui préoccupe matin, midi et soir toutes les engeances de l’extrême droite – R-Hainecompris – et d’une grande partie de la droite qui continue cependant de s’affirmer républicaine, a remplacé la chasse aux Juifs durant l’entre-deux guerres. Pourtant, sur ce « grand remplacement » de la haine et du racisme, on n’a jamais entendu un seul mot de la part de ce couple intransigeant.

La raison en est que cette catégorie de pestiférés et de boucs-émissaires, devenue prioritaire dans la détestation et le rejet, cimente, dans l’esprit tordu des Klarsfeld, l’ignoble alliance avec ceux qui font du racisme et de la xénophobie – et en priorité l’islamophobie – leur fonds de commerce. Le R-Haine fait désormais partie, pour eux, du bouclier qui protège du « péril musulman ». Et c’est bien là l’essentiel.

Dans ce contexte particulièrement brun, la sinistre comédie philosémite orchestrée par les antisémites du R-Haine a séduit, au-delà des espoirs de ses promoteurs, les inlassables « chasseurs de nazis ». Le couple s’était déjà précipité, à l’automne 2022, à Perpignan, pour y recevoir du très nostalgique de l’OAS Louis Aliot, la médaille de la ville. L’épisode de la « marche contre l’antisémitisme », à Paris, le 13 novembre 2023, où le R-Haine était venu affirmer sa place de « meilleur défenseur des Juifs et d’Israël » avait fini de convaincre les Klarsfeld de la soliditédu « ciment » de cette improbable alliance et incroyable imposture.

On apprend, par Le Monde en date du 19 juin, que la digue a définitivement sauté et que les Klarsfeld envisagent, du haut de leur notoriété passée, la possibilité du vote R-Haine, pour contrer un éventuel adversaire, forcément taxé d’antisémite (parce que critique d’Israël), après que Marine Le Pen en personne soit venue exécuter dans leur appartement du 8e arrondissement de Paris, en février dernier, son ignoble danse du ventre philosémite.

Avec la dissolution « roulette russe » annoncée le 9 juin 2024 par le pompier pyromane de l’Élysée, le pas suivant n’était plus qu’une formalité, pour que les Klarsfeld appellent à voter pour de véritables antisémites.


Une tribune de l’universitaire Michèle Cohen-Halimi, l’écrivain Francis Cohen et du metteur en scène Leopold von Verschuer.est aussi parue dans Le Monde analyse aussi cette aberration. En voici un extrait :

« Serge Klarsfeld court-circuite l’histoire pour la dérouler à l’envers »

En apportant sa voix à légitimer le Rassemblement national, la figure de l’antinazisme trahit les femmes, les enfants et les hommes qui, grâce à lui, sont présents à notre mémoire, affirment, dans une tribune au « Monde », l’universitaire Michèle Cohen-Halimi, l’écrivain Francis Cohen et le metteur en scène Leopold von Verschuer.

A entendre récemment M. Klarsfeld s’entretenant avec le journaliste Darius Rochebin sur LCI, le RN serait un parti « pro-juif » : « Le Rassemblement national soutient les juifs, soutient l’Etat d’Israël, et il est tout à fait normal, vu l’activité que j’ai eue ces soixante dernières années, qu’entre un parti antisémite et un parti pro-juif je voterai [sic] pour un parti pro-juif. »
Un parti pro-juif est la figure spéculaire d’un parti antisémite : c’est un parti qui sait qui sont les juifs, un parti qui sait les reconnaître, un parti qui sait où ils sont. C’est un parti qui peut répondre à la question : « Qu’est-ce qu’un juif ? » Et nul n’ignore où a conduit ce discours essentialiste. Un tel parti n’est donc pas nouveau, ce qui est nouveau, en revanche, c’est qu’un tel parti puisse dire qu’il n’est pas antisémite.

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