Gare à la revanche - appel autonome pour la Manif du Futur à Bure

Nous soutenons l’appel « LA MANIFDU FUTUR », à la manifestation antinucléaire unitaire du 20 septembre 2025 près de Bure (55) ! Nous appelons à la mobilisation et à rejoindre le bloc autonome : Pour la défense de « la Gare », contre le nucléaire et son monde de merde !
Gare à la revanche !

GARE À LA REVANCHE !

Faire barrage à Cigéo - défendons l’ancienne gare de Luméville contre l’industrie nucléaire !

Nous soutenons l’appel « LA MANIFDU FUTUR », à la manifestation antinucléaire unitaire du 20 septembre 2025 près de Bure (55) ! Là où l’État français veut enterrer, à 500 m sous terre, ses déchets les plus radioactifs, faisant ainsi porter aux générations futures l’héritage toxique du moteur supposé de la prospérité et du progrès. C’est ainsi que s’explique le slogan commun qui revendique le droit des générations futures à une planète vivable. Nous appelons à la mobilisation et à rejoindre le bloc autonome : Pour la défense de « la Gare », contre le nucléaire et son monde de merde ! Il n’est pas nécessaire de savoir si le fardeau que représentent les déchets radioactifs pour les générations futures est notre problème le plus urgent, compte tenu de la guerre, des catastrophes climatiques et de l’état général de la planète. Mais la nécessité d’isoler les déchets de l’environnement pour des millénaires montre clairement une chose : l’énergie nucléaire n’est ni bon marché ni sûre !

Pourquoi une manifestation pour les générations futures, la lutte antinucléaire n’est-elle pas un phénomène du passé ?
Le danger d’une guerre nucléaire mondiale est d’actualité, comme jamais depuis la fin de la guerre froide. Les puissances nucléaires se redistribuent le monde et la France joue au poker pour avoir sa part du gâteau. Un jeu dangereux : alors que l’Ukraine est soutenue militairement et que l’on propose même l’envoi de « forces de maintien de la paix » françaises, la coopération franco-russe dans le secteur nucléaire fleurit. La France a ainsi réussi à empêcher la sanction des combustibles nucléaires et a même fourni des composants pour les sous-marins nucléaires de la flotte russe après le début de l’invasion. Cette force nucléaire contre laquelle Macron a récemment proposé à l’UE de se protéger sous le parapluie de missiles français... une fourberie renversante !

Dans le domaine civil, la situation n’est guère meilleure. Avec la « relance de nucléaire », la France se fait le précurseur d’un retour dans le future nucléaire global. Dans le cadre d’une prétendue transition énergétique verte, l’État compte étendre son programme nucléaire déjà énorme : Prolongation de la durée de vie des centrales, construction de nouveaux réacteurs, extension de l’usine de La Hague... et augmente ainsi non seulement le risque d’accident, mais produit également toujours plus de déchets hautement radioactifs ; durée de stockage : 100.000 ans. Destination : Bure.

Pendant ce temps, la construction de cette décharge pharaonique se concrétise : début 2023, la demande d’autorisation de construction (DAC) a été déposée pour le projet. Au début de l’année dernière, l’ANDRA a lancé une nouvelle phase de développement qui s’accompagne de divers travaux préparatoires, tels que la mise en place de nouveaux sites de forage, des fouilles archéologiques, ainsi que la construction de plusieurs plates-formes. Cette phase de développement a également pour objet l’expropriation de plus de 500 terrains nécessaires à la réalisation du projet.

L’ancienne gare de Luméville, lieu de résistance central de la lutte anti-Cigéo depuis 2007, est également concernée. La « Gare » se trouve directement sur la future ligne Castor, sur laquelle les déchets radioactifs doivent être acheminés, et constitue une barricade juridique et physique qui fait directement obstacle à la construction du projet. Depuis l’évacuation violente de l’occupation de la forêt, la résistance à Bure est donc confrontée à un nouveau face à face avec la mafia du nucléaire et les pouvoirs publics qui la protègent.

Non, la lutte contre le nucléaire n’est malheureusement pas un phénomène du passé, elle est actuelle et aujourd’hui plus nécessaire que jamais ! Nous devons trouver des moyens de surmonter la faiblesse du mouvement et de passer à l’offensive ! Tout comme il faut sortir de l’isolement et développer une convergence vivante avec d’autres luttes sociales et environnementales. Le temps presse au vu de la catastrophe en cours et le future dépendant de notre action présente !

Pourquoi une manifestation pour les générations futures a-t-elle besoin d’un bloc pour une ancienne gare ?
Au moment de la manifestation, la gare sera peut être une occupation illégale et gravement menacée d’expulsion. Une situation à laquelle nous nous préparons depuis de nombreuses années. Les mobilisations passées ont peut-être rappelé à certain.es l’histoire du jeune garçon qui ne cesse de mettre en garde contre le loup, jusqu’à ce que plus personne ne le croie. « C’est maintenant ou jamais ! » C’est peut-être vrai pour la gare cette fois-ci, mais certainement pas pour la lutte antinucléaire. Oui, il est urgent d’agir. Mais si l’on considère que le sujet restera d’actualité pendant les 100.000 prochaines années, il est à double tranchant d’appeler à la « dernière bataille » lors d’une mobilisation sur deux.

Non, la lutte contre Cigéo ne s’achèvera pas avec l’évacuation (ou la tentative d’évacuation) de la Gare, mais le déroulement de ce conflit changera les conditions de base de la résistance... Non seulement l’absence future du lieu en tant que ressource logistique de la lutte laissera un vide qu’il faudra combler. Avec « la Gare », c’est aussi le dernier « front ouvert » de la lutte contre Cigéo qui disparaîtrait dans un avenir prévisible. L’occupation policière du territoire, la répression, ainsi que la poursuite de la militarisation de la zone qu’entraînera l’opération d’expulsion, resteront une réalité quotidienne à long terme. C’est à nous de mener la lutte pour la gare d’une manière qui nous permette d’en tirer de l’expérience et de la force pour les luttes futures.
Bien sûr, au moment de l’évacuation, nous nous opposerons à l’attaque. Mais d’ici là, nous ne voulons pas rester passifs et regarder le serpent comme un lapin jusqu’à ce qu’il soit dévoré. Nous voulons diriger notre force collective contre ceux qui nous menacent, nous et la vie pour laquelle nous nous battons : de manière autodéterminée et à nos conditions. Car si la gare est une barricade dans la lutte contre le projet, « défendre la gare » signifie surtout une chose : attaquer Cigéo !

Mais nous voulons aussi placer consciemment ce bloc dans le contexte politique d’une lutte antinucléaire qui représente plus que l’arrêt (urgent) des installations nucléaires, la réduction des déchets et le désarmement nucléaire - et encore plus qu’un « mais pas devant ma porte ».

Nous nous opposons au système de domination en général ! Nous nous opposons à la guerre, à l’exploitation, à l’oppression et à l’écocide ! Nous ne voulons pas d’un capitalisme « vert » qui continue à reposer sur des structures (post)coloniales et extractivistes ; mais pas du tout ! Nous rejetons toute forme d’oppression systémique et luttons pour une société libre et solidaire. Comme cela ne va malheureusement pas de soi au sein du mouvement anti-nucléaire, nous considérons qu’un bloc autonome est le moyen le plus approprié de participer à la mobilisation et d’y rendre visibles nos propres contenus : Autonomes - anarchistes - anti-autoritaires !

Nous voulons nous réunir avant la date de l’évacuation (nous l’espérons) pour porter, dans un moment de force commune, notre opposition déterminée au projet nucléaire devant les portes de l’ANDRA. Non pas dans un front uni, forgé à partir de compromis boiteux, mais dans toute la diversité et la largeur sociale qui caractérisent depuis toujours le mouvement antinucléaire. C’est à chacun de décider de l’expression de la protestation et d’organiser un bloc en conséquence ou (si cela est compatible) de se joindre à l’une des mobilisations existantes. Le bloc que nous organisons misera clairement sur l’idée de la « diversité tactique » et ne formulera donc pas de « consensus d’action » restrictif. De même, il n’y aura pas de déclaration séparée à la préfecture. Ce que nous souhaitons, c’est une journée de résistance commune : bruyante et imaginative, en colère et créative, attentive et déterminée, joyeuse et incontrôlable !

Le 20 septembre, toustes à Bure !*

Plus d’infos : https://bureburebure.info
Et sur : https://manifbure.fr/

Appel version PDF :

*Même en cas d’évacuation prématurée de la gare, ou d’interdiction de manifester, nous serons là !

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