La SEULE question qui importe : le nombre de personnes déterminées qui s’engagent

et se battent contre le modèle en place et pour des alternatives radicales

Source : Ricochets

La mégamachine et ses ravages sociaux, écologiques, climatiques, politiques... avance sans cesse.
Les petites minorités qui luttent avec acharnement ne peuvent pas du tout l’arrêter, même en se mettant en burn out. Au mieux elles peuvent stopper/ralentir parfois certains projets locaux et certains projets gouvernementaux.

Car la civilisation industrielle (Etat, productivisme, capitalisme, système techno-industriel, société de masse, « vie » connectée....) a l’argent, le pouvoir, les flics, l’armée, les médias dominants, les lois, les institutions, l’éducation, la culture dominante. Et le capitalisme est naturalisé, et la plupart des gens, domestiqués/dépendants/isolés, semblent incapables de penser hors du modèle existant.

Si on veut se dégager, un jour, un avenir à peu près vivable, il faut donc forcément que de nombreuses autres personnes se lèvent pour agir quotidiennement et sur la durée, pas juste le temps d’un bref soulèvement/rassemblement, d’un moment émotionnel médiatisé.
Se décharger sur des militants, des représentants et des pros de la politique est une folie suicidaire.
Il faut que la vie politique horizontale (loin des partis hiérarchisés et de la représentation), les combats, luttes et alernatives radicales fassent partie intégrante de la vie d’un nombre beaucoup plus important de personnes. Et pas un truc à part intermittent. Il faudrait multiplier ce nombre au moins par 5, par 10.

S’en remettre à des votes, à des manifs et grèves éparses est une impasse également.
Ca ne fait qu’égratigner la peinture de la mégamachine.

Se limiter uniquement à des actions défensives et, plus ou moins, inoffensives est une impasse.
Ca ne fait que chatouiller la mégamachine, qui a la légalité pour elle et qui la tord comme elle veut pour continuer à avancer et à tout broyer pour continuer à « techno-former » la Terre.
La désobéissance, les actions offensives et les multiples actions illégales de type désarmement/sabotage doivent donc s’ajouter vigoureusement aux autres types d’actions classiques (manifs, pétitions, blocages, occupations, vote opportuniste éventuel...).
Car il semble vain d’imaginer qu’un nombre très majoritaire se lève en même temps et bloque tout en mode « l’an 01 ».

Les petits pas du réformisme et de la « non-violence » exclusive/dogmantique sont une impasse, ça ne marche pas face à ce système belliqueux, indissociable et irréformable qui foncent à grande vitesse bien plus vite que nous, et face à de nombreuses questions pressentes, qui réclament les grands pas des ruptures radicales voire des révolutions.

Si on a le nombre suffisant avec le degré de détermination/radicalité requis, alors de nombreuses ruptures positives et porteuses sont possibles.

Rien de nouveau ni d’original.
Mais c’est bon de le rappeler, de se le rappeler dans cette période un peu plus tendue que d’habitude, où les nombreux terrains fertiles pour l’extrême droite ont été copieusement arrosés par les gouvernements Macron et les gouvernements précédents, par le capitalisme totalitaire et l’impuissance/désespoir/compétition qu’il induit, le centralisme étatiste, l’autoritarisme anti-démocratique structurel, la perte de vie sociale et politique noyée dans les écrans et le cloisonnement social.
Ses terraux bruns très arrosés font éclore leurs fleursvénéneuses, dont la mégamachine immonde s’accomode et se nourrit comme elle le fait de n’importe quelle charogne.

Alors, qui sera du nombre ?

Lutter par principe et survivre dans les brèches qui se rétrécissent ?

Si on a le nombre d’autres horizons collectifs sont possibles.
Si on a ce type de nombre, alors on peut commencer à causer sérieusement insurrection, révolution, rupture radicale, alternatives crédibles et généralisables.
Si on ne l’a pas, on bricole, on s’agite, on résiste comme on peut.

Mais soyons réalistes, je vois que tout indique que le nombre ne décollera pas, ou bien trop peu malgré les vagues vivifiantes de jeunesse rebelles. Trop de résignations, de peurs, d’inscrustation matérielle et mentale du système en place sur fond de quête de la délivrance (...des réalités matérielles et politiques de la vie humaine) et de soumission : le « c’est comme ça on n’y peut rien », « les riches ont toujours dominé les pauvres », « j’ai piscine ou j’ai autre chose à faire », etc.

Aujourd’hui, je n’ai pas envie de faire de la méthode Coué à base d’optimisme et de positivisme.

La mégamachine devrait donc continuer sans entraves sérieuses à tout ravager jusqu’au coeur de nos vies et de nos corps, et on se mangera (entre d’éventuels courts « répis » illusoires et limités de type « Front Populaire »), en même temps, les autoritarismes au carré voire les pires extrêmes droites (au final ça fusionne dans la même merde), les pires catastrophes climatiques invivables, les pires crises économiques, l’écocide au carré, le règne total des Machines avec robots policiers et robots tueurs autonomes, les pires surveillances technologiques biométriques, l’ultra-capitalisme toujours là et toujours sans pitié, et éventuellement des guerres nouvelles.
La mégamachine ne s’effondrera pas toute seule malheureusement, ne comptez pas là-dessus, elle ira chercher matières et énergies (fossiles y compris) au fond des océans, aux pôles, sur la Lune ou des astéroïdes. Et les humains « exédentaires » devenus inutiles et pesants seront éliminés, directement ou indirectement, par les armes ou humainement. Tandis qu’une « techno-Terre » (des bulles techno dans des déserts plus ou moins invivables) remplacera la biosphère « marsoformée » (détruite).

Entre temps, les activistes comme moi continueront sans doute de se battre, par principe, par rage inextinguible, par dignité humaine, par habitude peut-être, mais en sachant bien que ce modèle de société, la civilisation industrielle, ne disparaîtra malheureusement pas.

L’autre chose qu’on fera c’est d’essayer de se maintenir en vie via des refuges, des petites zones d’autonomie à part, des variantes de « survivalisme » collectifs en réseau...
On le fera pour survivre et pour ne pas devenir complètement barges.
On le fera dans les marges, les interstices qui se réduisent, on le fera tant que tout ne sera pas recouvert de béton, de ruines et de silicium, on le fera jusqu’à ce que les catastrophes climatiques/écologiques (incendies, inondations, canicules, famines...), les robots flics ou les bombes ne viennent nous chercher.

- en résumé :
TOUT EST FOUTU, alors dansons dans les interstices, et jetons moults molotovs sur la technostructure pour se venger et pour, peut-être, maintenir ces interstices et retarder l’échéance.

J’aimerais tant que l’avenir, proche de préférence, me détrompe...

Isidore

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