Dimanche 5 mai, nous avons officialisé l’ouverture d’un nouveau squat à Colombelles afin d’héberger 3 familles et 2 célibataires, qui nous sollicitaient régulièrement depuis plusieurs semaines dans l’espoir d’obtenir un logement digne et pérenne. Les évacuations récentes de deux bâtiments insalubres appartenant à des marchands de sommeil – la Feuilleraie à Mondeville (hébergeant 150 personnes) et un bâtiment rue de Falaise à Caen – ont provoqué encore plus de précarité sur l’agglo caennaise. La préfecture a certes proposé à certaines personnes expulsées de ces « logements » quelques solutions d’hébergement d’urgence, mais elles se sont révélées largement insuffisantes car, soit les hébergements proposés étaient dans des villes très éloignées comme Lisieux ou Rouen (imposant donc un changement d’école en urgence pour les enfants), soit dans des foyers où les familles ne peuvent ni cuisiner, ni conserver leur colis alimentaires hebdomadaires, ni faire leur lessive, etc.
Nous avons donc occupé réquisitionné cette maison, préemptée par la ville de Colombelles en novembre 2021, qui l’a attribuée à une famille ukrainienne pendant quelques mois, avant de la rétrocéder à l’EPFN de Normandie en novembre 2023.
Nous avons appris dans la presse, que Marc Pottier, le maire de Colombelles, déplorait cette occupation qui allait, selon lui, retarder un projet pour jeunes et adultes handicapés, et un deuxième projet pour personnes âgées. Il nous reproche de ne pas avoir « échangé ni discuté avant, c’est le principe de démocratie ».
Exactement les mêmes reproches qu’il nous formulait le 27 septembre 2020 lorsque nous avions squatté 8 maisons rue Renaudel à Colombelles. Celles ci devaient être, selon lui, détruites imminemment pour reconstruire des logements sociaux aux normes actuelles. Et si nous avions « échangé et discuté » préalablement, M le maire nous assurait qu’il aurait pu nous proposer des solutions alternatives ! Nous lui avions signifié que nous accepterions de quitter les lieux, en échange de logements pérennes mais aucune proposition de sa part ne nous avait été faite à l’époque, faute de logements vides à sa connaissance.
M. Pottier nous mentait éhontément puisque nous avons appris par la suite que la ville de Colombelles comptait en fait de nombreux logements vides, notamment 3 logements de fonction dans un collège désaffecté. De plus, nous avons décidé de quitter les lieux volontairement en juillet 2021 après avoir trouvé un accord avec M. Pottier pour que les travaux de démolition censés démarrer rapidement puissent être réalisés, mais finalement ces 8 maisons ne seront détruites qu’en décembre 2023 soit deux ans et demi après notre départ,
M. Pottier en tant que maire devrait appliquer la loi de réquisition des logements vides, en particulier les bâtiments voués à la destruction, pour les réaffecter en foyer d’hébergement d’urgence, et ce temporairement jusqu’au démarrage effectif des travaux. Les réquisitions encadrées par la loi seraient beaucoup plus économiques, car elles éviteraient de dépenser « un pognon de dingue » dans des nuitées d’hôtel ou d’engraisser des marchands de sommeil et constitueraient de réelles solutions de logements dignes et pérennes.
Un toit, c’est un droit !!!
Réquisition des logements vides !!!