Réu publique contre le projet Normandy Memory (ex DDay Land)

Réunion publique contre le D-Day Land,
jeudi 2 mai à 18h - Squat de la Pouponnière,
138 rue d’Auge, Caen

À Colombelles comme ailleurs, la guerre n’est pas un spectacle

Plus de quatre ans après la première annonce par Hervé Morin, c’est le grand retour du D-Day Land, projet privé « d’expérience immersive » dans la bataille de Normandie. L’idée, aussi simple que nauséabonde est de faire revivre contre de l’argent à un public passif « les meilleurs moments de la fin de la guerre ». D’un point de vue plus concret, il s’agira d’une énorme tribune se déplaçant de scène en scène en tachant de rendre spectaculaire et attractive la guerre. Nouveau nom, nouvelle localisation le projet déjà rejeté à Carentan-les-Marais ne fait pas pour autant peau neuve. Il revient en catimini, mais l’idéologie restera la même : faire de l’argent en glorifiant de prétendus « héros de guerre ».

Alliage d’industrie polluante et mortifère : le tourisme et la guerre
Le nouveau « Normandy Memory », le 3e de la série (le projet change de nom à chaque polémique ou coup d’arrêt) s’adresse à un tourisme de masse international et anglophone. Il semble clair que, à travers ce projet, quelques entrepreneurs du fraîchement 2e pays exportateur d’armes au monde tente de s’ouvrir au marché touristique du 1er pays exportateur d’armes au monde (les États-Unies). La guerre, ça rapporte gros aux capitalistes, avant, pendant et après. Le contexte général renforce le malaise autour de la persévérance à vouloir voir advenir ce projet : multiplication des guerres (Ukraine, Yémen, Soudan, Birmanie, Palestine, etc...), montée du nationalisme, ouverture d’usine d’obus, spectre de la guerre de plus en plus présent sur le territoire, SNU (Service National Universel), renforcement du nucléaire (civil et militaire, si tant est qu’il y ait une différence), ... La période semble bien être à l’enrégimentation et à l’installation de la guerre comme « une possibilité » dans l’imaginaire collectif français. Le bruit des simulations de bombardement ne cache pas le bruit des bottes qui reviennent. Face à tout ça, il est urgent de faire la guerre à la guerre en s’opposant à tout ce qui renforce son hégémonie et sa potentialité, donc de s’opposer au D-Day Land.

Colombelles ou la petite ville idéale du libéralisme

Les futurs terrains du D-Day Land sont sur le plateau de Colombelles (Caen la Mer a sans surprise manifesté son soutien au projet en acceptant de vendre les terres). La parcelle se situe dans un écrin de modernisme libéral : pôle de performance Effiscience, pour les adeptes de start-up, ferme solaire, pour les fans d’énergie industrielle, éco-quartier en tout béton, pour celleux qui n’ont pas peur des paradoxes. Avec le D-Day Land, le maire « socialiste » de Colombelles ferait de sa commune le parfait prototype de la commune capitaliste. Ceci dit, ce mot de contexte local ne doit pas faire oublier que le projet en lui même est nocif et que nous le combattons à Carentan, à Colombelles ou ailleurs. Ce projet ne se fera pas !
Pour auto-organiser l’opposition, sur des bases anti-autoritaires et ouvertes à la pluralité des moyens d’action, nous vous convions le jeudi 2 mai à 18h à une réunion publique contre le D-Day Land au Squat de la Pouponnière à Caen. Le lieu de la réunion est particulièrement important puisque ce squat est expulsable à partir du 30 juin. Il accueille aujourd’hui plus d’une centaine de personnes exilées. La vente d’armes, spécialité française, et les guerres qu’elle permet, est une des causes principales de l’exil forcé de bon nombre de personnes. À Caen et ailleurs, Hervé Morin et ses allié·e·s qui soutiennent le projet font en même temps la guerre aux exilé·e·s présent·e·s sur le territoire. La lutte contre ce projet de propagande militariste ne saurait donc s’inscrire hors d’une solidarité internationale en acte.

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